Le Conseil Académique, réunion des commissions des études et de la vie universitaire d’une part et de la recherche d’autre part, est compétent pour la gestion de la vie académique dans tous ses aspects : de l’accréditation des formations aux projets de recherches en passant par la carrière des personnels enseignants chercheurs.
La LPR modifie profondément les modes de fonctionnement et menace le statut et l’indépendance des enseignants chercheurs. En effet, la LPR confie aux présidences d’Université le recrutement des contractuels et des professeurs, ainsi que l’attribution des primes, en violation des principes d’évaluation par les pairs. Nous considérons que la fonction assurée par une instance nationale d’évaluation des candidatures « par les pairs » lors de l’entrée et de l’avancée dans la carrière d’enseignant-chercheur est essentielle. Les instances nationales restent les seules voies pertinentes aptes à remplir les conditions d’indépendance, d’impartialité et d’exigence scientifique. C’est un garde-fou pour contenir les risques réels de dérives « localistes » et « clientélistes » propres aux procédures uniquement locales.
C’est pourquoi, nous soutenons le Conseil National des Universités que des dispositions scélérates ont considérablement affaibli. Nous nous engageons à exiger la qualification pour tous les postes de maîtres de conférences et à refuser les expérimentations permises par la LPR. Concernant les recrutements de professeurs, il faudra mettre en place une politique permettant de garantir indépendance, impartialité et exigence dans le respect de la nouvelle loi.
Transparence et collégialité dans les conseils
Actuellement les conseils sont des chambres d’enregistrement de décisions actées ailleurs. Ils ne sont plus le lieu de débats et de prises de décisions collégiales. Nous proposons :
- La création d’un bureau regroupant des membres élus de toutes les listes. Ce bureau sera en charge de préparer les éléments nécessaires aux débats y compris la distribution des dossiers aux rapporteurs,
- L’accès à tous les dossiers pour tous les membres du conseil,
- La diffusion en amont des règles d’évaluation de tous les dossiers à toute la communauté,
- Le maintien d’un lien fort entre enseignement et recherche passant par la recréation du lien entre les licences et les masters mis à mal par la restructuration des collèges et le découpage des départements en CIF.
Nos engagements pour la commission de la Recherche : Une recherche variée, libre et curieuse.
Actuellement, la politique scientifique de l’UPPA est centrée sur une recherche finalisée bifide Energie et Environnement avec une mise en avant de la valorisation et du transfert technologique. Nous revendiquons un droit à la curiosité, la liberté dans les choix des thèmes de recherche et la valorisation d’une recherche fondamentale, originale et variée. Nous proposons :
- De soutenir la pluralité des thèmes de recherche en complément d’une recherche finalisée forte ;
- De favoriser la thématique des énergies renouvelables et décarbonées au cœur de l’axe prioritaire Energie et Environnement ;
- A cette fin, de promouvoir des financements incitatifs permettant de démarrer un travail sur une thématique exploratoire ;
- D’élargir les critères d’attribution des bourses de thèse ;
- De centrer le dispositif de recherche sur les laboratoires et de s’appuyer également sur les comités d’experts pour évaluer les projets.
Nos engagements pour la commission Formation et Vie Universitaire : au service de nos étudiant.e.s
La formation universitaire relève d’une mission émancipatrice, de promotion sociale, qui ne doit pas être fondée sur une discrimination par l’argent, ou par un quelconque critère social ou géographique. Cette mission est encore plus importante pour une université de proximité et pluridisciplinaire, comme la nôtre, qui a un vrai rôle à jouer sur son territoire, avec une offre de licences et masters, mais aussi d’études en IUT, à l’IAE ou en écoles d’ingénieurs, et enfin de doctorats. Notre université assure la formation tout au long de la vie, et propose avec succès nombre de licences professionnelle et DU, souvent en partenariat avec d’autres établissements d’enseignement.
Notre université multi-sites ne peut jouer son rôle vis-à-vis de notre territoire que si elle reste réellement pluridisciplinaire : nous veillerons à ce que cette politique pluridisciplinaire et équilibrée soit débattue et décidée dans les conseils. Pour atteindre nos objectifs nous devons veiller à ne pas concentrer les moyens sur quelques axes porteurs à court terme, en sacrifiant des pans entiers de la formation. Notre université a besoin de :
- Mener une politique de formation débattue à la base d’une information complète et fiable : des conseils préparés de manière collégiale, avec des modalités de fonctionnement clairement affichées, la mise en place de bureaux constitués de membres élus de toutes les listes ; elle doit également toujours s’appuyer sur l’avis et l’expertise des personnels concernés ;
- Se donner les moyens d’enseigner et de promouvoir la réussite de toutes et tous ;
- Assurer l’indépendance des équipes pédagogiques, leurs libertés académiques en œuvrant pour une meilleure répartition des moyens ;
- Améliorer les conditions de travail et d’études pour offrir des conditions de travail et d’études décentes.
Nous proposons :
- La défense de la qualité de la formation de la première année au doctorat, sans sacrifier un niveau à un autre, et sans augmentation des frais d’inscription, y compris pour les étudiant.es étranger.es ; le développement des aides et bourses aux étudiant.es sur critères sociaux au-delà du périmètre I-Site ;
- La prise en compte de la diversité des besoins pédagogiques, selon les disciplines, et de la dynamique des organisations spécifiques, dans le respect de la loi (article L 713-9 pour les écoles et instituts);
- Le refus de la relégation de certains enseignements dans des services à vision utilitariste comme le CRL, avec des personnels privés de l’élection de sa direction et du droit de vote dans les collèges ;
- L’appui à la pédagogie qui ne confond pas affichage et moyens (cf. dispositif SPACE). Nous privilégierons le recrutement d’enseignant.es et le face-à-face pédagogique enseignant.es – étudiant.es sur toute forme d’enseignement à distance ;
- Un financement pérenne des formations qui ne soit pas tributaire d’appels à projets ou du développement de l’alternance et de l’apprentissage ;
- Une gestion équilibrée du bâti qui doit conduire à ne pas prioriser uniquement la recherche.
Nous nous engageons sur l’ensemble de ce programme et nous nous engageons aussi à être vigilant.es vis-à-vis des menaces graves qui planent sur les universités et le service public dont nous devons être les garants et notre volonté de construire sur la base de la confiance une université ouverte, démocratique, collégiale et ayant le souci du service public.
One thought on “Pour une université ambitieuse, exigeante, transparente et démocratique”
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